Nourrir 49, l’agriculture alternative rassemblée dans un réseau
Mardi 12 septembre à Sainte Gemmes sur Loire, onze structures de l’agriculture paysanne, durable et biologique ont lancé Nourrir 49, le réseau des initiatives paysannes. Plus qu’un simple nom, cette démarche officialise vingt ans de partenariats. Elle acte l’envie collective de se fédérer pour peser dans la transition agricole.
Ça fourmille dans l’« ancienne mairie » de Mûrs-Erigné ! Passer le seuil de cette grande bâtisse angevine c’est découvrir réunies dans un même lieu les forces vives de l’agriculture alternative locale. Près de 30 personnes y travaillent au quotidien pour accompagner agriculteurs.rices, porteur.ses de projet et collectivités. Leurs employeurs ? Des associations et syndicats portés par des agriculteurs.trices et citoyen.nes.
11 organisations, une ambition commune
Chacune de ces onze structures possède ses spécificités et moyens propres. Toutes se rejoignent autour d’un même projet. « Nourrir » villes et campagnes grâce à l’installation de paysannes et paysans nombreux, des pratiques agricoles écologiques, des relations commerciales équitables, des écosystèmes préservés, des liens humains renoués, voilà l’ambition ! Animées selon les principes de
l’éducation populaire, leurs actions sont multiples. Elles s’adressent principalement aux paysan.nes et citoyen.nes, mais pas seulement puisque ce projet agricole intéresse de plus en plus les collectivités territoriales et leurs élu.es.
2 questions à Alain Chazerault, co-président de la CIAP49
et membre du comité de pilotage de Nourrir 49
Les membres fondateurs de Nourrir 49 :
Accueil Paysan Pays de la Loire
La CIAP 49
Le CIVAM AD 49
La Confédération Paysanne 49 et Les amis de la Confédération Paysanne
L’Inter-AMAP 49
Le GABBAnjou
Passeurs de terres
Solidarité Paysans 49
Terre de Liens Pays de la Loire
Vivre au Pays
Interview : 2 questions à Alain Chazerault, co-président de la CIAP49 et membre du comité de pilotage de Nourrir 49
Pourquoi créer Nourrir 49, alors que les structures travaillent en partenariat depuis 20 ans ?
La principale raison est de rassembler les forces pour répondre plus efficacement aux enjeux grandissants d’une nécessaire et urgente transition.
Sur tous les plans, écologique, énergétique, économique et social, l’agriculture doit changer. Les paysans, les citoyens, les élus, la nature, notre santé le demandent ! Nos onze structures sont complémentaires. Se donner un nom commun c’est acter notre volonté de renforcer cette synergie. C’est aussi porter haut et fort la voix d’une agriculture d’avenir, paysanne et écologique. Une vraie alternative au modèle conventionnel qui nous emmène dans le mur.
Concrètement, le monde agricole est confronté à un inquiétant problème de renouvellement de générations. Dans les 10 ans à venir, 50 % de paysan.nes partiront à la retraite. Si rien n’est fait, leurs terres viendront agrandir encore les fermes voisines. Plus de surfaces, de capital et de machines, moins d’humains et d’agroécologie… voilà un futur que nous refusons. Il faut accompagner les cédants et les porteurs de projets (il y en a !) pour maintenir des fermes à taille humaine. Ensemble, nous avons développé des compétences reconnues. L’exemple de la ferme du Bois de Leppo est édifiant. Nourrir 49 va nous permettre de communiquer collectivement sur nos différents accompagnements. Et peut-être demain d’emmener politiques et citoyens avec nous !
Comment comptez-vous vous y prendre ? Vous êtes-vous fixé des objectifs ?
Oui, nous nous sommes fixés trois objectifs principaux. Nous renforcerons notre travail partenarial et coordonnerons les actions entre nos structures. Notre réseau portera collectivement des messages politiques au nom de valeurs communes. A terme, nous proposerons une offre de service complète pourchacun de nos publics grâce à la complémentarité de nos structures.